samedi, mars 8, 2025

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13 Casques bleus ont perdu la vie a l’est de la RDC

13 Casques bleus ont perdu la vie: L’est de la République démocratique du Congo (RDC) est en proie à une violence croissante. Récemment, 13 Casques bleus ont perdu la vie lors d’affrontements avec les rebelles du M23 près de Goma. Ces soldats, issus de la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO) et de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC), ont été pris pour cible dans une embuscade meurtrière.

Les rebelles du M23, soutenus par des forces étrangères selon des rapports de l’ONU, cherchent à prendre le contrôle de Goma, une ville stratégique. Cette attaque souligne les défis auxquels font face les forces de paix dans une région marquée par des décennies de conflit.

La situation humanitaire est tout aussi alarmante. Plus de 400 000 personnes ont fui leurs foyers depuis janvier 2025, rejoignant les 4,6 millions déjà déplacées. Les hôpitaux de Goma sont débordés, et les routes d’approvisionnement sont coupées.

L’attaque contre les Casques bleus

13 Casques bleus ont perdu la vie

Une embuscade meurtrière

Les 24 et 25 janvier 2025, les rebelles du M23 ont lancé des attaques coordonnées contre les positions de la Mission des Nations unies en RDC (MONUSCO) et de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) près de Sake, une ville stratégique à 27 km à l’ouest de Goma. Armés d’artillerie lourde et de drones, les rebelles ont ciblé des bases des forces de paix pour couper les routes d’approvisionnement vers Goma.

  • Bilan des pertes :
  • Afrique du Sud : 9 soldats tués (7 de la SAMIDRC, 2 de la MONUSCO).
  • Malawi : 3 soldats de la SAMIDRC tués.
  • Uruguay : 1 Casque bleu de la MONUSCO tué, 4 blessés.
  • Réponse : Les forces conjointes ont repoussé l’assaut après 48 heures de combats, mais le M23 conserve le contrôle de Sake et Minova, resserrant son étau autour de Goma.

Cette attaque est la plus meurtrière pour les Casques bleus en RDC depuis 2017, lorsque 15 soldats tanzaniens avaient péri à Beni. Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, a condamné une « violation flagrante du droit international » et exigé des comptes pour les chefs rebelles.

Pourquoi cibler les forces de paix ?

La stratégie du M23 semble viser à :

  1. Déstabiliser les partenariats sécuritaires régionaux.
  2. Accélérer le retrait des troupes étrangères, comme le départ progressif de la MONUSCO depuis 2023.
  3. Affaiblir le moral du gouvernement congolais et des civils.

La rébellion du M23 – Un cauchemar récurrent

Origines du conflit

Le M23 (Mouvement du 23 mars) est apparu en 2012 en tant que faction dissidente du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple), une milice tutsie. Ses revendications portent sur :

  • La marginalisation des Tutsis congolais.
  • La mauvaise application de l’accord de paix de 2009 visant à intégrer les rebelles dans l’armée nationale.
  • Le contrôle des territoires riches en minerais (or, coltan) du Nord-Kivu.

La résurgence du groupe en 2021 est liée aux rivalités régionales et au soutien présumé du Rwanda, un pays voisin que Kigali dément catégoriquement.

Stratégie et avancées territoriales

Depuis fin 2023, le M23 a :

  • Pris le contrôle de villes clés (Bunagana, Rutshuru, Sake).
  • Exploité les griefs contre l’armée congolaise (FARDC), accusée de corruption et de collusion avec des milices.
  • Utilisé les réseaux sociaux pour diffuser une propagande présentant le groupe comme un « libérateur » des civils.

La catastrophe humanitaire

Déplacements et désespoir

Plus de 400 000 personnes ont fui leur foyer depuis janvier 2025, s’ajoutant aux 4,6 millions déjà déplacées dans l’est de la RDC. Les camps près de Goma, comme Kanyaruchinya, sont submergés :

  • Conditions de vie : Familles dormant à ciel ouvert, épidémies de choléra.
  • Violences : Des bombardements ont tué au moins 12 civils dans des camps, dont des enfants.

Effondrement du système de santé

Les hôpitaux de Goma sont saturés :

  • Hôpital de la MONUSCO : 30 à 40 % des patients sont des civils blessés par des tirs croisés.
  • Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : Son centre médical à Goma est « débordé », selon un rapport du CICR.
  • Blocus humanitaire : Les routes vers Goma sont coupées, retardant l’acheminement de l’aide.

La guerre de l’ombre du Rwanda

Les accusations

La RDC, l’ONU et des pays occidentaux accusent le Rwanda de soutenir le M23 :

  • Présence militaire : Jusqu’à 4 000 soldats rwandais opéreraient aux côtés des rebelles, selon un rapport du Conseil de sécurité de l’ONU publié en décembre 2024.
  • Fourniture d’armes : Des drones et de l’artillerie fabriqués au Rwanda ont été saisis sur les rebelles.
  • Enjeux économiques : Contrôle des routes de contrebande de minerais (or, coltan), évaluées à des milliards de dollars annuels.

Le Rwanda invoque des « menaces sécuritaires » liées à la présence des FDLR (milices hutu responsables du génocide de 1994) en RDC.

Crise diplomatique

  • RDC : A rappelé son ambassadeur à Kigali et interdit les vols de RwandAir.
  • Médiation régionale : L’Angola et le Kenya poussent à une reprise du dialogue, mais les pourparlers sont au point mort.

L’échec des missions de paix

La MONUSCO, une mission contestée

Déployée en 2010, la MONUSCO (17 000 soldats, budget annuel de 1 milliard de dollars) est critiquée pour :

  • Son incapacité à protéger les civils.
  • Des scandales d’exploitation sexuelle impliquant son personnel.
  • Son inefficacité face aux tactiques asymétriques des rebelles.

En 2022-2023, des manifestations ont réclamé son départ. Son retrait progressif depuis 2024 a laissé un vide comblé par la SAMIDRC et des unités des FARDC formées par l’UE.

La SAMIDRC : Un espoir fragile

La mission de la SADC (3 000 soldats), déployée fin 2024 pour « neutraliser les groupes armés », subit des pertes lourdes, ébranlant la confiance dans sa capacité à sécuriser Goma.

Vers une guerre régionale ?

Scénarios d’escalade

  1. Conflit direct RDC-Rwanda : Bombardements transfrontaliers ou invasion rwandaise pour « protéger les Tutsis ».
  2. Implication du Burundi : Bujumbura a envoyé des troupes en soutien à la RDC.
  3. Rivalités internationales : Les États-Unis et la France soutiennent le Rwanda ; la Chine et la Russie protègent la RDC à l’ONU.

L’avertissement de l’ONU

Le secrétaire général António Guterres a alerté sur un risque de « guerre régionale », semblable aux guerres du Congo (1998-2003) qui avaient impliqué neuf pays africains.

Les chemins de la paix

1. Responsabiliser les acteurs

  • Sanctions : L’UE et les États-Unis pourraient cibler des responsables rwandais et des financeurs du M23, comme le recommande Human Rights Watch.
  • Justice internationale : La Cour pénale internationale (CPI) a rouvert des enquêtes sur les crimes de guerre en février 2024.

2. Relancer le dialogue

  • Réactiver les processus de paix de Luanda et Nairobi.
  • Traiter les causes profondes : tensions ethniques, gouvernance des ressources, réforme de l’armée.

3. Renforcer l’aide humanitaire

  • Ouvrir des corridors d’aide et financer des organisations comme le PAM et l’UNICEF.

Conclusion sur 13 Casques bleus ont perdu la vie

La mort des Casques bleus près de Goma rappelle cruellement les limites de l’engagement international dans le conflit le plus meurtrier d’Afrique. Avec des millions de déplacés, des villes assiégées et des tensions régionales explosives, la crise en RDC exige plus que des condamnations : une action urgente et coordonnée.

Alors que le monde regarde, les habitants de Goma posent une question simple : Laissera-t-on leur ville tomber, ou enfin brisera-t-on le cycle de la violence ?

Pour en savoir plus sur les récents développements, consultez Simon Kimbangu et Al Jazeera Afrique.

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