La Ville de Goma Est Tombée: Depuis le 27 janvier 2025, la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), vit un cauchemar. Les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda selon les autorités congolaises et l’ONU, ont annoncé avoir pris le contrôle de la ville, plongeant la région dans le chaos. Cette situation rappelle les heures sombres de 2012, lorsque le même groupe avait brièvement occupé Goma.
Apropos De La Ville de Goma Est Tombée
Une Prise de Contrôle sous Tensions
Le M23 a lancé une offensive éclair, exigeant la reddition des forces armées congolaises (FARDC). Selon des rapports, des combats intenses ont éclaté près de l’aéroport de Goma et dans les quartiers de Virunga et Kahembe, forçant des milliers de civils à fuir. Les FARDC, appuyées par les casques bleus de la MONUSCO et les troupes de la SADC, résistent, mais la situation reste critique.
Le gouvernement congolais, dirigé par Félix Tshisekedi, a qualifié cette attaque de « déclaration de guerre » et rompu ses relations diplomatiques avec le Rwanda. Cette décision intervient dans un contexte de tensions persistantes, alimentées par des allégations de soutien rwandais aux rebelles.
Crise Humanitaire : Un Drame qui s’Aggrave
Plus de 300 000 personnes ont fui les camps autour de Goma, selon l’ONU. Les routes bloquées et l’espace aérien fermé par le M23 entravent l’accès à l’aide humanitaire. Des centres d’accueil, comme ceux du district de Lukunga, sont saturés. Les conditions de vie se détériorent, avec des cas de malnutrition et des épidémies signalés.
Cette crise s’ajoute à une série de défis pour le gouvernement Tshisekedi, déjà critiqué pour son incapacité à stabiliser l’est du pays et les récentes allégations de fraude électorale lors des élections de 2023.
Réactions Internationales et Impasse Politique
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné l’offensive, exigeant un cessez-le-feu immédiat. La France et les États-Unis menacent le Rwanda de sanctions, tandis que l’Union africaine tente de relancer les pourparlers de paix de Luanda.
Cependant, les espoirs de dialogue s’amenuisent. Les pourparlers Congo-Rwanda, prévus en Angola, ont été annulés en raison des tensions. Le président Tshisekedi, dont la santé fragile alimente les rumeurs, reste sous pression face à une opposition grandissante, incarnée par des figures comme Martin Fayulu et Moïse Katumbi.
Contexte Historique : Goma, Ville Martyre
Goma, située aux portes du parc des Virunga, est une région riche en minerais mais ravagée par 30 ans de conflits. Le M23, composé majoritairement de Tutsis, justifie ses actions par la protection de sa communauté contre les milices locales. Pourtant, beaucoup y voient une lutte pour le contrôle des ressources minières, comme l’or et le coltan, au cœur du scandale Primera Gold.
En 2012, le M23 avait déjà semé la terreur à Goma avant de se retirer sous pression internationale. Aujourd’hui, la communauté internationale craint une guerre régionale, avec des implications pour l’Ouganda, le Burundi et la force régionale de l’EAC.
L’Avenir Incertain de la RDC
Alors que Félix Tshisekedi tente de consolider son pouvoir malgré les critiques sur son incompétence, la population de Goma paie le prix fort. Des figures comme Judith Suminwa, Première ministre, et le cardinal Ambongo, appellent à une solution pacifique, mais les divisions politiques persistent.
La récente arrestation d’officiers impliqués dans des massacres à Goma et la condamnation à mort d’Edouard Mwangachuchu illustrent l’engrenage de la violence. Pendant ce temps, des artistes comme Fally Ipupa et Koffi Olomide tentent de maintenir un semblant de normalité, malgré les tensions entre Didi Stone et Koffi Olomide.
En savoir plus :
- Le Rwanda et l’Ouganda soutiennent le M23 en RDC
- Félix Tshisekedi accusé du meurtre de Chérubin Okende
- La vision du Dr Denis Mukwege pour la paix
La chute de Goma n’est pas qu’un drame local : c’est un symbole de l’instabilité chronique de la RDC, où ressources naturelles, conflits ethniques et ingérences étrangères se mêlent dans une spirale infernale. Sans une réelle volonté politique et un soutien international renforcé, Goma risque de rester une ville martyre, piégée entre guerre et désespoir.
