La nouvelle est tombée comme un couperet samedi dernier dans la province du Nord-Ubangi. Son gouverneur, Malo Mobutu, vient d’être destitué avec fracas par les députés provinciaux. Un séisme politique qui ne manquera pas de faire trembler les fondations du pouvoir local.
Le Gouverneur Malo Mobutu de la province du Nord-Ubangi Destitué: Table Des Matières
Malo Mobutu, le gouverneur sulfureux dont le règne autoritaire aura été de courte durée.
Élu il y a à peine un an, en 2022, Malo Mobutu se voit déjà montrer la porte, victime d’une motion de censure initiée par le questeur de l’Assemblée provinciale. Sur 18 députés présents lors de la séance plénière fatidique, 10 ont voté la destitution du gouvernement provincial pour « mégestion, détournement de fonds et incompétence ».
Des accusations explosives qui mettent en lumière les dérives du pouvoir local et la colère grandissante de la population. Car le gouverneur déchu traînait déjà une réputation sulfureuse, faisant peser un climat de suspicion et d’arbitraire sur la province.
Une chute annoncée?
Pour nombre d’observateurs politiques, cette destitution n’est pas vraiment une surprise. Les germes de la discorde étaient là, et il ne manquait qu’une étincelle pour embraser la contestation:
- Impopularité de plus en plus marquée du gouverneur au sein de la population
- Authoritarisme et décisions unilatérales de Mobutu, ignorant l’Assemblée provinciale
- Détournements de fonds présumés, accentuant la misère des habitants
- Menaces sur les élus provinciaux récalcitrants
Cette défenestration vient finalement conclure des mois de tensions croissantes et de bisbilles au sein du pouvoir local.

Une province éprouvée en quête de renouveau
Car le Nord-Ubangi est une région fragilisée, frappée par la pauvreté, les tensions intercommunautaires et les attaques de groupes armés. La population aspire à la sécurité et à une gouvernance responsable, loin des calculs politiciens.
L’arrivée du Gouverneur Malo Mobutu avait pourtant suscité un certain espoir en 2022, après la démission de son prédécesseur Izato Nzege Koloke, également poussé vers la sortie par les députés. Mais cet espoir s’est vite transformé en désillusion.
Un bilan calamiteux
Le bilan du gouverneur déchu est en effet peu reluisant:
- Hausse de l’insécurité: malgré ses promesses, Mobutu n’a pas su endiguer la recrudescence des violences
- Insuffisance des services de base: santé, éducation, eau potable… la population est toujours dans le dénuement
- Corruption endémique: les accusations de détournement ont entaché l’image du gouverneur
- Crise politique: en ignorant l’Assemblée provinciale, Mobutu a créé des tensions insurmontables
Bref, loin d’être un recours providentiel, Malo Mobutu aura été un poids pour une province à la dérive. Sa brutalité et son incompétence n’auront fait qu’aggraver une situation déjà critique.

Quel avenir pour le Nord-Ubangi ?
Avec ce séisme politique, s’ouvre une période d’incertitude pour la province. Qui pour succéder à Mobutu et relancer une gouvernance responsable ? Les défis sont immenses et les attentes de la population énormes.
Plusieurs scénarios sont envisageables:
- Nouvelles élections dans un délai de 60 jours
- Nomination d’un gouverneur intérimaire par l’Assemblée provinciale
- Intervention de Kinshasa pour nommer un « gouverneur spécial »
Quelle que soit l’option retenue, le futur gouverneur devra impérativement restaurer la confiance et réconcilier une province meurtrie par les luttes intestines et la mauvaise gestion. Rompre avec les pratiques du passé et insuffler un vent de renouveau à cette région déshéritée.
Le défi est de taille, mais l’espoir demeure. Car le Nord-Ubangi regorge de talents et de ressources. À condition de pouvoir compter sur une gouvernance exemplaire, la province pourrait renouer avec la sécurité et le développement, au bénéfice de toute sa population.
C’est tout le mal qu’on peut lui souhaiter.
Simon Kimbangu