Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a publié un communiqué indiquant une baisse de 26% des cas de banditisme urbain dans le pays au cours de l’année écoulée.

Image: Des bandits urbains (Kuluna).
Cependant, plusieurs observateurs et journalistes remettent en question la véracité de ces statistiques. Examinons de plus près les faits.
Les problèmes soulevés
Les principales critiques portent sur:
- La source des données n’est pas précisée
- La méthodologie de collecte n’est pas expliquée
- Les chiffres semblent sous-estimer le problème
Des journalistes chevronnés comme moi-même sommes sceptiques.
Absence de transparence
Le gouvernement n’a fourni aucun détail sur l’origine des statistiques et la manière dont elles ont été compilées.
- Quelles sont les sources utilisées ?
- Comment les données ont-elles été collectées sur le terrain ?
- Par qui et dans quelles zones géographiques ?
Sans ces informations, il est impossible de vérifier la validité des chiffres.
Des estimations trop basses
Plusieurs ONG et observateurs estiment que le banditisme urbain reste un problème majeur en RDC.
- Amnesty International parle d' »épidémie » dans les grandes villes
- La MONUSCO évoque des actes quotidiens de violence
- Des habitants témoignent d’une dégradation continuelle de la sécurité
Une baisse de 26% paraît ainsi peu plausible.
La réalité du terrain
Malgré les déclarations officielles, de nombreux rapports font état d’une situation toujours alarmante.
Des groupes armés actifs
Des gangs lourdement armés opèrent en toute impunité dans les quartiers de Kinshasa, Lubumbashi et Goma. Ils rançonnent la population et bloquent l’accès à certains districts.
Une police dépassée

Les forces de l’ordre manquent de moyens face à des bandes disposant d’un armement supérieur. La corruption limite aussi leur efficacité.
Des habitants terrorisés
Vol à l’arraché, enlèvements contre rançon, homicides : les citoyens congolais subissent quotidiennement diverses exactions de la part de ces criminels.
Conclusion
Les statistiques avancées par le gouvernement semblent douteuses et minimisent un phénomène toujours très présent au sein des villes congolaises. Une action urgente des autorités est nécessaire pour endiguer cette délinquance et rétablir l’ordre.
Sans une lutte déterminée, l’insécurité continuera de gangrener le pays et hypothéquera son développement économique et social.
Par SIMON KIMBANGU